Allo Docteur, la France est malade (2002)
Chapitre 3 – Les préalables indispensables à une politique sociale et sanitaire efficace
Une politique efficace de santé et de protection sociale ne peut se concevoir que dans le cadre d’une politique dynamique du travail, de soutien de la famille, de la fiscalité et de contrôle de l’immigration. C’est le seul moyen de préserver un système basé sur la solidarité et la répartition.
La relance de l’emploi et la lutte contre le travail clandestin sont liées et la discussion classique sur le temps de travail est obsolète.
Le travail clandestin est une activité de plus en plus florissante qui est un véritable fléau pour notre société. Il est favorisé d’une part par l’immigration clandestine qui permet l’utilisation de véritables esclaves, et d’autre part par la diminution du temps de travail, la reconnaissance du chômage de longue durée et la baisse de l’âge de la retraite qui poussent les plus actifs à arrondir leur fin de mois par un travail non déclaré.
Le véritable partage du travail est une utopie car il y aura toujours des gens pour travailler plus que les autres. Les hommes politiques et les patrons qui le proposent vont-ils eux aussi réduire leur temps de travail ou se mettre à la retraite de façon précoce à un âge où l’expérience est une richesse professionnelle ? Bien sûr que non !
Il faut reprendre la réflexion sur la préférence nationale pour le monde du travail, car elle doit se faire dans un cadre européen. Il est évident que la régulation du marché du travail se fera vers une harmonisation européenne. Il est évident que cela suppose une véritable politique de contrôle de l’immigration avec des visas qui soient respectés comme aux USA et au Canada.
L’avenir, ce n’est pas une minorité de grands décideurs dirigeant une majorité de travailleurs à minima ce qui serait une forme moderne de l’esclavage. L’avenir, c’est la création d’une nouvelle dynamique où la polyvalence et la reconnaissance officielle de toutes les formes de travail permettront d’élargir les possibilités d’adaptation aux conditions du marché, tout en facilitant le contrôle du travail clandestin et du chômage volontaire, qui sont parfois liés et qui représentent certainement des pertes considérables pour les cotisations sociales et les recettes fiscales.
Le travail clandestin est une réalité que nous connaissons tous autour de nous. Cependant, il faut faire la distinction entre ceux qui emploient des travailleurs clandestins sur une grande échelle comme dans le secteur de la confection ou le secteur agricole saisonnier, et les particuliers qui font faire des travaux ponctuels chez eux. Les premiers sont de véritables criminels qui relèvent de la Justice à qui il faut donner les moyens de faire son travail, avec en cas de condamnation des peines sévères et l’impossibilité de recommencer une nouvelle activité dans le même secteur. Les seconds sont également coupables, mais il faut plutôt les éduquer et les pousser à utiliser des travailleurs déclarés, d’une part en les responsabilisant avec la collaboration des assurances « habitations » qui devraient exclure la reconnaissance de tout travail clandestin dans l’indemnisation des dommages matériels, d’autre part en permettant de déduire la totalité des travaux de construction, d’entretien ou de rénovation du logement principal.
Les profiteurs de l’indemnisation chômage existent notamment pour le chômage de longue durée. Pourquoi continuer à indemniser une personne qui refuse de façon répétitive et prolongée des propositions d’emplois, sous le prétexte que la qualification, la rémunération, ou le statut du poste proposé est insuffisant ?
La législation du travail et la fiscalité doivent favoriser la mobilité du travail. L’objectif n’est pas de créer du travail pour tout le monde mais de récupérer le maximum de cotisations sociales en reconnaissant toutes les formes de travail qui peuvent faire l’objet d’une rémunération et de ce fait d’une imposition.
Le travail à temps partiel et les emplois multiples doivent être valorisés, même pour les fonctionnaires et les retraités, avec l’obligation de les déclarer et de cumuler les cotisations sociales, et avec en retour le cumul des avantages sociaux, notamment pour les retraites.
Il devient alors possible de favoriser la mise à la retraite précoce dans les corps de fonctionnaires et dans les métiers difficiles, à condition de leur donner la possibilité de continuer à travailler d’une autre façon ou dans une autre branche en profitant de leur préretraite tout en cotisant pour leur nouvelle activité avec une imposition sur l’ensemble des rémunérations.
Il n’est pas raisonnable de mettre à la retraite totale des personnes de 50 ans, sous prétexte qu’elle ont fait un métier difficile pendant 30 ans, ou sous prétexte que le statut de leur profession acquis il y a longtemps le leur permet alors que le métier a évolué grâce au progrès technique et que les anciennes difficultés ont disparu. C’est une double perte pour la collectivité, perte d’activité de personnes encore jeunes et en pleine forme physique, perte d’expérience humaine qui pourrait être transmise aux jeunes. C’est le cas des cheminots, des routiers, et des pompiers. Par contre il faut leur donner la possibilité de travailler différemment au sein de leur métier ou dans un métier tout à fait différent. Les militaires peuvent avoir une retraite dans ces conditions et avoir une autre activité professionnelle tout en conservant l’acquis de leur retraite de militaire. Cela devrait pouvoir être adapté à d’autres catégories professionnelles particulièrement difficiles. Les plus anciens devraient former les plus jeunes à leur métier, participer à des actions de prévention et de protection de l’environnement, participer à des travaux d’entretien et aider à la conception des nouveaux produits ou des nouvelles installations. Ils pourraient aussi se reconvertir dans d’autres métiers grâce aux compétences acquises dans leur première vie professionnelle. Il faut bien reconnaître qu’actuellement, c’est de toute façon ce qu’ils font souvent, mais « au noir ».
Cette évolution des carrières devrait aussi être prise en compte dans les métiers au service de l’intérêt général qui obligent à travailler les jours fériés et la nuit. C’est le cas des personnels hospitaliers qui ne devraient plus être obligé de travailler la nuit au-delà de 50 ans. Cela est aussi justifié pour les personnels infirmiers et les aides-soignants que pour les médecins.
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