Je peux témoigner de la place des femmes dans un milieu à l’interface de la tradition et de l’innovation. Je suis élue de la France rurale, maire de Beaulieu-les-Loches, petite commune de 1 800 habitants, située à 40 km au sud-est de Tours, et petite sœur de Loches, ville royale.
La tradition alliée à l’innovation, donc, caractérise depuis une vingtaine d’années, le lochois, qui a pris en main sa destinée et a accumulé les atouts pour contrer les faiblesses qui pointaient (arrêt complet de la filière champignons de couche et des 1500 emplois induits, vieillissement de la population, désertification, …). Cela s’est traduit pas la mise en œuvre d’une politique intercommunale très dynamique, qui aboutit maintenant à un territoire attractif pour la population, pour les entreprises et en conséquence pour tous les services d’accompagnement (jeunes, anciens, culture, santé, …).
Venons-en à la place des femmes dans ce contexte : sur notre territoire de vingt communes : dix-huit hommes maires, deux femmes maires, exactement 10% ; sur l’ensemble du département la proportion monte à près de 20 %. En France, mis à part les conseils régionaux et les élus européens, moins du tiers, voire moins d’un élu sur cinq est une femme. Je remarque également que la « génération Y », les 20/30 ans, est peu présente (sauf pour les profils de carrière), et investissent plutôt d’autres domaines.
Quant à la répartition dans les services, je ne la connais pas précisément, mais je la ressens du même type. Pour les postes les moins qualifiés, la répartition est très traditionnelle : les services techniques aux hommes, les autres (enfance, accueil, comptabilité, secrétariat, …) aux femmes. Les secrétaires de mairie de nos communes de moins de 1 000 habitants, majoritaires, sont quasiment toutes des femmes. La répartition évolue sur les postes qualifiés où les femmes deviennent plus présentes.
Le tableau pourrait être noir, mais je le tempère par une acceptation très forte des femmes qui ont osé. Bien que nous soyons souvent gentiment charriées, notre avis, nos actions, nos opinions sont (heureusement) considérées comme les autres.
Oser est sans doute le maître mot de cette histoire de reconnaissance. Celles qui osent sont reconnues, quelque soit leur domaine.
Ne serait-ce pas à nous d’oser !
Sophie Métadier
11 février 2012
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