L’espace européen est l’entité géo-politique dans laquelle nous vivons aujourd’hui et c’est l’avenir de nos enfants qui est en jeu.
La F.D.A. des Etats- Unis peut être critiquée. En tout cas, elle permet de contrôler la qualité de tous les produits de consommation venant de l’extérieur. Cela est tout aussi important dans le secteur alimentaire que dans le secteur médical. Les USA exigent que les produits importés sur leur territoire soient conformes à leur règlement national et qu’ils soient évalués sur leur territoire par des organismes officiels et contrôlés.
Nous devons faire de même au niveau européen en créant un organisme de contrôle des produits de consommation. Il est parfaitement logique de regrouper dans une même administration les mécanismes de contrôle de qualité des aliments et des médicaments. Cette logique suppose une remise en question des habitudes et des pouvoirs en place mais elle a l’intérêt de protéger tous les européens à la fois comme consommateur et comme producteur.
Ce n’est pas du protectionnisme! En tout si cela en est, il suffit d’être aussi hypocrite que les américains.
Les avantages qualitatifs d’une telle organisation sont évidents à condition que les textes réglementaires ne soient pas fabriqués par des fonctionnaires coupés des habitudes européennes et qu’ils soient soumis à l’approbation des usagers
Les avantages économiques sont tout aussi importants, car c’est le meilleur moyen de protéger les producteurs européens des importations étrangères tout en évitant la fuite de l’innovation.
Les normes de pollutions doivent être respectées. Les pouvoirs publics et les producteurs, industriels et agricoles, sont entièrement responsables. Comme pour le tabac hier où l’Etat était le premier trafiquant, l’Etat est le premier responsable, par le biais de sa politique fiscale. Il suffit de modifier la fiscalité de façon progressive pour favoriser les produits les moins polluants et changer les habitudes des consommateurs.
Les industriels devraient avoir l’obligation de ne pas rejeter de déchets polluants avec en échange une défiscalisation de toutes leurs dépenses anti-polutions.
Les agriculteurs ne devraient pas utiliser d’engrais chimiques avec en échange d’une part une prime à la qualité naturelle, et d’autre part une protection de la concurrence étrangère par le biais de l’organisme de contrôle européen de la consommation.
La pollution automobile est un vrai problème et le raisonnement d’un Calvet pour les moteurs diesels est scandaleux et irresponsable. Il est à l’image des dinosaures qui nous gouvernent. Il suffit de modifier les taxes sur les combustibles pour voir diminuer les diesels et l’industrie automobile s’adaptera. Les japonais montrent la voie avec leurs nouveaux modèles hybrides, où est l’automobile française?
Le développement des autres transports est encore insuffisant. Il faut avoir le courage de briser le tabou des monopoles. Il faut ouvrir le marché des transports en commun à des organismes privés qui puissent doubler les structures existantes où les remplacer dans les secteurs les plus rentables, que cela soit sur la route, la voie ferrée ou sur l’eau. Il faut ouvrir les grandes villes aux minibus et aux taxis privés où l’on puisse embarquer en famille à plus de 3 personnes au lieu de vouloir créer des véhicules individuels qui embouteilleront les trottoirs sans créer d’emplois.
Olivier Badelon
dans « Allo Docteur, la France est malade » (2002) – Chapitre XVIII
Pas encore de commentaire... Lancez-vous!