Ce qui se passe avec la pandémie de COVID-19 est irrationnel par rapport à d’autres pathologies aussi bien au niveau mondial que national.
Pour moi la vocation d’un médecin est de soigner, son rôle est aussi d’éduquer ses patients et ceux qui l’entourent, c’est aussi d’intervenir dans le débat public quand la situation le justifie. C’est ce que je fais depuis une quarantaine d’années en menant un travail de réflexion et en faisant des propositions aux tutelles, trop souvent sans réponse.
La pandémie de COVID-19 est une crise majeure et j’ai réagi depuis le début devant ce qui me paraissait incohérent en espérant être entendu.
J’ai écouté avec une très grande attention notre Président de la République qui a été remarquable dans son rôle de père de la Nation et j’ai été surpris par sa décision de fermer les crèches, les écoles, les collèges et les lycées, et même les Facultés, alors que les transports en communs continuent à fonctionner normalement.
Il a très bien expliqué dans le début de son discours que ce sont les personnes âgées et immunodéprimées qui sont les plus menacées car la grande majorité des personnes touchées par le virus ne sera pas malade ou aura une maladie bénigne, tout en précisant à la suite de façon étonnante qu’une seconde vague de malades pourrait arriver après la première, touchant cette fois-ci les plus jeunes.
Autant d’annonces qui lui ont été recommandées par les spécialistes qui l’entourent.
La fermeture des établissements scolaires est spectaculaire avec un impact médiatique impressionnant, pourtant les avis sur cette mesure sont très divergents, venant de personnalités à priori toutes très compétentes.
Personnellement, j’ai été surpris par le fait qu’il puisse faire cette annonce, avec immédiatement après, la mise en place d’un « service de garde pour que les personnes indispensables à la gestion de la crise sanitaire puissent faire garder leurs enfants» car la promiscuité y sera tout aussi importante avec des conséquences psychologiques pour tous les enfants, et même l’ensemble de la population.
En effet, avec un tel discours, ce sont bien les enfants qui d’une certaine manière sont rendus responsables en premier de la contamination alors que le monde des adultes continue à vivre sans véritable contrôle.
Personnellement, je doute que la fermeture des établissements scolaires puissent être efficace car le virus est déjà partout, en tout cas probablement plus dans le métro parisien que dans les écoles, même si « les enfants se lavent moins bien les mains que les autres » d’après les spécialistes, ce qui reste à prouver. Ces mêmes spécialistes reconnaissent que les conséquences familiales, sociales et économiques de cette mesure sont encore inconnues et qu’il faudra s’adapter.
Le prétexte que les enfants sont porteurs sains et qu’il peuvent contaminer les adultes est surprenant car ils sont finalement relativement isolés dans leurs écoles, et ce sont surtout les enseignants et les personnels d’encadrement qui pourraient éventuellement être mis en danger, en tout cas moins que les personnels soignants dans les hôpitaux où le risque de contamination est sans commune mesure.
Cette décision, comme toutes les mesures de quarantaine, a pour seul objectif de ralentir la contamination pour ne pas surcharger nos hôpitaux. Malheureusement le virus est déjà certainement partout et l’urgence n’est plus de ralentir l’épidémie mais bien de soigner ceux qui en auront vraiment besoin, au lieu de garder des malades déjà guéris pour qu’ils ne puissent pas contaminer les autres, car il a été démontré qu’ils peuvent encore être contagieux.
J’ai déjà insisté depuis janvier sur la nécessité d’isoler et de protéger les personnes âgées qui sont les plus menacées alors que cela a été recommandé avec retard.
J’ai aussi insisté sur la nécessité de vacciner largement la population contre la grippe saisonnière à un moment où cela aurait pu être efficace évitant ainsi de surcharger les hôpitaux. Il est trop tard et il faudra le faire l’année prochaine.
Aujourd’hui, il ne faudrait pas reproduire les erreurs du passé, notamment et toute proportion gardée, la prise en charge des blessés de l’attentat du Bataclan, tous transférés sur quelques hôpitaux sélectionnés par la tutelle qui ont été submergés, avec un retard au traitement dans les hôpitaux de l’AP-HP, alors que tous les hôpitaux et les cliniques de l’Ile de France étaient en alerte pour les recevoir, interrompant par la seule volonté des médecins libéraux une grève très suivie contre la paupérisation de notre système de soins.
Nous avons la chance en France d’avoir un système d’hospitalisation remarquable aussi bien en public qu’en privé, contrairement à nos voisins italiens. Toutes ces structures peuvent prendre en charge les malades en cas de surcharge des services spécialisés.
C’est une erreur de montrer dans les médias seulement des services hyperspécialisés universitaires, en rappelant que l’un des premiers morts français, soit-disant du COVID-19, avait en fait une embolie pulmonaire passée inaperçue, probablement secondaire à une phlébite due à son alitement.
Il est d’ailleurs bien dommage que les européens se recroquevillent sur leurs propres frontières pour essayer de ralentir une pandémie qui est déjà chez eux au lieu d’organiser ensemble la prise en charge des malades.
Au stade où nous sommes, nous savons que le COVID-19 n’est pas dangereux pour les enfants et les adultes jeunes. Si j’étais en responsabilité, je continuerais à isoler dans la mesure du possible les personnes âgées et je laisserais les autres vivre normalement en respectant toutes les règles d’hygiène que nous devrions toujours respecter au quotidien.
Plus vite le pic de contamination sera passé, plus vite le COVID-19 disparaîtra de lui-même.
J’enverrais plutôt au front les étudiants et les jeunes soignants en sachant qu’il ont très peu de risques d’être vraiment malades. Surtout, je répartirais l’effort d’hospitalisation sur tous les établissements de santé publics et privés selon leur gravité.
Je suis persuadé que le système de soins français est capable d’assumer cette pandémie de COVID-19 à condition de savoir utiliser toutes ses composantes.
Moi non plus je n’ai pas de commentaire, ne pensez pas que les autres personnes ne sont pas intéressées, par votre analyse mais lorsqu’on est ni médecin ni scientifique, on observe, on pense, on fait tout pour comprendre…un peu…et ./ en définitif on nage devant tant d’analyses contradictoires. Les professeurs de Fac ( Diderot ) aussi font d’excellentes analyses. On peut remarquer que la TV essaie de dédramatiser contrairement aux scientifiques d’un haut niveau évoqués ( document qui n’est pas destiné au grand publique.)