LA SÉLECTION DES SOIGNANTS PAR UN TEST SYSTÉMATIQUE AU COVID-19 PERMETTRAIT DE RÉTABLIR LA CONFIANCE

Monsieur le Président de la République,

Monsieur le Premier Ministre ,

Monsieur le Ministre de la Santé

Le 21 Mars 2020,

Le temps est plus que jamais à l’action, et l’urgence est à la fois de soigner avec les moyens disponibles et de remettre le pays en marche, tout en essayant de ralentir la contagion par le confinement responsable de toutes les personnes qui ne sont pas indispensables.

Je vous ai déjà écrit pour vous faire part de mes réactions en espérant que vous en soyez informé.

Votre dernier discours a été remarquable mais cela ne suffit pas car la population réagi de façon paradoxale avec un mélange de panique ou d’indifférence, ce qui découle probablement des informations divergentes qui lui sont données.

Nous savons maintenant que ce COVID-19 est relativement plus dangereux que la grippe saisonnière et surtout plus contagieux, mais que 80% des contaminés ne seront pas malades ou très peu.

Il est quasi-certain que ceux qui ont été contaminés, et qui ont guéri ou qui sont restés porteurs sains, seront immunisés et peuvent donc être au contact de nouveau avec le COVID-19, sans risque pour eux-mêmes.

Il faudrait utiliser ce potentiel humain pour s’occuper des malades au lieu de les mettre en confinement avec toute la population.

L’idéal serait d’avoir un test sérologique qui permette de reconnaître les anticorps des personnes immunisées, ayant été contaminées et guéries. Pour le moment si j’ai bien compris les tests fiables permettent seulement de mettre en évidence les virus existants.

Serait-il possible d’organiser une campagne de test du COVID-19 chez tous les volontaires, en priorité parmi les soignants et tous ceux qui sont capables d’aider à la prise en charge des malades dans toute la chaîne de soins ?

Au lieu de mettre en quarantaine les personnes contaminées, peu ou pas malades, ce sont surtout eux qui devraient être au contact des malades hospitalisés pour une pneumopathie sévère due au COVID-19, sans avoir la crainte d’avoir ou pas des masques et des moyens de protection qui sont en nombre insuffisant pour le moment.

Je suis certain que nous serions nombreux à réagir de la même façon, aussi bien les médecins que tous les soignants, et en particulier les étudiants qu’il faudrait réquisitionner car ils ont peu de risque de développer une forme grave à condition d’écarter les personnes à risque, notamment les fumeurs, les asthmatiques, et toutes les personnes fragiles sur le plan pulmonaire et cardio-vasculaire.

En clair, si cela est possible, les soignants COVID-19 (+) non malades, devraient s’occuper des pneumopathies sévères COVID-19 (+) qui sont hospitalisées, et les soignants COVID-19 (-) devraient s’occuper des pathologies courantes qui ont toujours besoin de soins, en organisant pour le personnel soignant des circuits différents comme cela se fait déjà pour les locaux de consultation et d’hospitalisation, et en testant de nouveau les COVID-19 (-) en cas de contact avec des patients COVID (+).

Cette organisation pourrait être étendue à toute la population active si il était possible de reconnaître les personnes immunisées par un test sérologique car elles pourraient reprendre le travail sans risque dans tous les domaines d’activité. C’est certainement la voie de recherche la plus urgente dans l’immédiat, en espérant qu’un vaccin soit vite disponible pour la prochaine fois, en sachant qu’il faudra que vous soyez plus persuasif pour les campagnes de vaccination sans oublier la grippe saisonnière, peut-être en jumelant les deux ensemble si cela est possible.

Je vous remercie de votre attention.

Veuillez recevoir l’expression de mes sentiments les plus respectueux.

Docteur Olivier Badelon

Praticien hospitalier temps partiel à l’Hôpital Robert Debré à la retraite

Chirurgien orthopédiste pédiatre en libéral

Professeur au Collège de Médecine des Hôpitaux de Paris