Tous ceux qui ont voyagé dans les pays endémiques du paludisme ont pris de la chloroquine sans avoir de complications et sans connaître vraiment les inconvénients de ce médicament pris de façon préventive.
L’annonce précoce, le 25 Février 2020, du Professeur Didier Raoult qui est à la tête de l’Institut Hospitalo-universitaire Méditerranée Infection de Marseille a suscité un espoir immense devant la gravité de la pandémie du COVID-19 et la résistance des autres experts et du Ministre de la Santé à sa généralisation a de quoi surprendre en raison de l’urgence de la situation.
Il est vrai que l’idéal serait de pouvoir en étudier l’efficacité sur des séries importantes, mais pour avoir une véritable valeur scientifique, il faudrait même faire une étude en double-aveugle sur des sujets identiques.
Des complications auraient été décrites pour des malades atteints très sévèrement, mais l’intérêt du traitement proposé est aussi et surtout de soigner en amont tous les malades et pourquoi pas de façon préventive.
À ce stade, je ne comprends pas pourquoi ce traitement ne pourrait pas être généralisé pour tous les malades avant la possibilité de détresse respiratoire.
Il est évident qu’il faudra en confirmer l’efficacité sur un grand nombre de cas, surtout pour le proposer en traitement préventif à toute la population, mais a contrario la chloroquine et l’hydroxychloroquine sont bien utilisées depuis très longtemps dans la prévention du paludisme.
Pour le moment la critique est que cela diminue la charge virale mais que la guérison n’est pas certaine, ce qui pour moi est déjà un progrès puisque cela permettrait de diminuer le risque de décompensation respiratoire.
Ce sera un scandale de plus, encore plus important que celui des masques, si l’efficacité de l’hydroxychloroquine est démontrée alors que le Ministre de la Santé veut encore en limiter son utilisation pour des raisons scientifiques, car c’est bien ce que Olivier Véran a dit en conférence de presse : « J’ai pris connaissance des résultats et j’ai donné l’autorisation pour qu’un essai plus vaste par d’autres équipes puisse être commencé dans les plus brefs délais et par d’autres équipes sur un plus grand nombre de patients », « il est absolument fondamental d’asseoir toute décision de politique publique en santé sur des données scientifiques validées, et les processus de validation, on ne peut pas négocier avec ».
Cependant il y a des cas exceptionnels, et la pandémie en est un ! Nous n’avons pas le temps d’attendre ces résultats, d’autant que les effets secondaires sont minimes par rapport au risque mortel du COVID-19.
Il est vrai que la personnalité du Professeur Didier Raoult détonne dans le milieu universitaire et j’espère que son opposition au reste du Comité scientifique qui a conseillé Emmanuel Macron et Édouard Philippe, alors qu’il avait été choisi pour y participer, opposition qui a dû provoquer son absence, n’est pas une explication à l’attitude du Ministre de la Santé et au retard qu’il a pris dans le lancement d’études ciblées de grande envergure.
Quant à la raison économique, elle devrait pouvoir être balayée par l’offre de Sanofi « Sanofi s’engage à mettre son traitement à la disposition de la France et à offrir plusieurs millions de doses de l’anti-paludique Plaquenil qui pourraient permettre de traiter 300 000 patients », tout en précisant que le groupe se tenait prêt à travailler avec les autorités de santé françaises « pour confirmer ces résultats ».
Si l’efficacité de ces médicaments est probable contre le COVID-19 d’après les premiers résultats observés par le Professeur Didier Raoult, qui n’a fait que faire confiance à ses confrères chinois pour commencer ce traitement, je ne comprends pas le risque qu’il y a à en prendre en ce moment, en adaptant les doses en fonction de la gravité du patient comme cela se fait entre le traitement préventif et curatif du paludisme.
Comme nous tous je suis impatient de connaître les résultats complémentaires des séries de malades traités par ce protocole, mais si j’étais médecin généraliste installé en libéral, je prescrirais sans attendre ce médicament à mes patients suspects de COVID-19 en veillant à ses effets secondaires, comme je l’aurais fait pour un patient se rendant dans un pays endémique du paludisme.
L’idéal serait de le faire pour des patients ayant un diagnostic confirmé par un test mais cela n’est pas encore possible puisque les tests sont seulement disponibles pour les patients les plus sévères qui sont hospitalisés, en soulignant tout de même, que certaines personnes, notamment les politiques, semblent avoir un accès plus facile à ces tests.
A priori il n’y aucun risque supplémentaire à le faire, de façon thérapeutique pour les malades non hospitalisés à condition de respecter les précautions de ce type de médicament.
Pour conclure, au stade de la pandémie où nous en sommes, où chaque jour compte pour les malades, je ne comprends pas pourquoi un Ministre de la Santé se permet d’intervenir dans le choix des prescriptions des médecins en recommandant, encore aujourd’hui, d’attendre 15 jours pour avoir des données consolidées sur des cas graves, alors que cela aurait dû être commencé dès l’annonce du Professeur Didier Raoult le 25 Février 2020, non seulement sur les cas graves, mais aussi sur tous les patients symptomatiques à condition qu’ils puissent être testés.
Les médecins sont libres et responsables de leurs prescriptions, qu’ils soient hospitaliers ou libéraux, en sachant qu’en matière de médicament, les dosages, les risques et complications connues sont expliquées dans la notice fournie par les laboratoires pharmaceutiques que chacun peut lire pour s’informer. Son rôle est par contre de vérifier que ces informations sont justes et veiller à interdire ou à limiter l’utilisation des produits dangereux en fonction de leurs risques.
Des poulets sans tête qui nous gouvernent, les medias qui attisent la fièvre (pourvu que ça vende…), et certainement dans le back office des labos qui tirent quelques ficelles… C’est pas le Covid qui me fait le plus peur… La gestion de la situation est lamentable et surréaliste. Combien de gens auraient pu être sauvés depuis que l’équipe médicale chinoise a confirmé l’efficacité du traitement? Combien de gens vont encore mourir? Pourquoi ne met-on pas en place un dépistage massif? Pourquoi ne pas s’inspirer des pays qui ont su enrayer l’épidémie? Pourquoi fait-on croire que ce virus est exceptionnellement meurtrier en biaisant les statistiques et la lecture des chiffres?