Ou « Femme au foyer le temps voulu, et si c’était ça le bonheur chez vous ?«
Je vais avoir un discours qui va sans doute vous étonner, mais auparavant qu’on se mette bien d’accord. Oui, nous sommes dans notre association « Femmes Actives Et Foyer » pour une retraite pour les femmes au foyer qui ont élevé leurs enfants ou se sont occupé de leurs parents âgés ou handicapés. Oui, nous sommes pour une allocation digne, qui reconnaitrait à sa juste valeur le travail que nous faisons en élevant nous-même nos enfants, en étant plus disponibles pour la société toute entière. Oui, nous souhaitons accéder à des formations qui nous permettraient de reprendre un travail le moment voulu. Oui nous avons aussi besoin d’un suivi médical…etc .
Il y a beaucoup de choses à faire pour que la femme au foyer retrouve sa juste place au milieu de toutes les femmes de France. Elle qui est bien consciente d’être définie par ce qu’elle n’est pas : ni active, ni retraitée, ni étudiante…
Lorsque je vais en Europe, je me rends compte que les Françaises passent pour des super women ! Elles ont des bébés et travaillent. Et alors arrivent des questions : Est-ce que la qualité de vie subsiste, tant au niveau du couple que de la famille, de la société ? Qu’en est-il de la transmission ? pour le tout petit, l’adolescent ?
La femme, âme de la maison, n’est-elle pas en voie de disparition ?
Nous voyons par exemple se créer des ateliers pour apprendre aux jeunes femmes à bercer, nourrir, soigner leur bébé : tout ce qui se transmettait de mère en fille se perd par manque de temps. On en arrive à une transmission de savoirs impersonnels et coûteuse pour la société.
Ne croyez pas que je sois pessimiste, non, simplement réaliste et optimiste parce que cette situation
n’a rien d’irrémédiable : notre association est là pour le prouver : interrogez nos adhérentes.
Leurs choix ont été difficiles et le sont encore dans le contexte que nous connaissons, mais vous aurez du mal à trouver beaucoup de regrets dans leur discours. Elles savent pourquoi elles souhaitent rester au foyer, ne serait-ce que quelques années, et les bienfaits qu’elles en retirent, pour elles-mêmes, leurs conjoints, leurs enfants, leur famille et leurs amis.
Il est important de prendre du temps pour écouter, voir grandir son enfant et lui donner une colonne vertébrale, de prendre du temps pour son couple et de prendre du temps pour réfléchir à ce que l’on vit et à ce que l’on veut vivre.
Bien sûr c’est une vie difficile, mais comme toutes les vies ! Et sûrement moins difficile que la vie de ceux qui passent leur temps à courir après… après quoi ? On se le demande. Au diable l’argent et le pouvoir si c’est au détriment de votre bien-être et de votre équilibre.
Ne pensez pas que nous soyons ringardes : les médias nous appellent déjà les «nouvelles femmes au foyer », mais bien sûr, comme tout ce qui est nouveau, il faut oser !!!!!! Le défi des nouvelles femmes au foyer : faire tout bien, mais successivement : les études, le métier, l’éducation de leurs enfants, éventuellement le retour à la vie professionnelle, le bien-être en s’adaptant à l’évolution de leur vie familiale!
Encore faut-il en avoir les moyens
Je pense que la femme au foyer est indispensable. Ce n’est pas que toutes les femmes doivent devenir femmes au foyer ou qu’on doive le rester toute sa vie, mais il me semble très utile de dire aujourd’hui ce que le politiquement correct ne veut plus entendre : pendant l’enfance et l’adolescence des enfants, ce qui ne sera pas fait au jour le jour par la mère et avec le père ne sera fait par personne.
La femme, puisque nous parlons d’elle, doit jouer à part entière le rôle extraordinaire qui lui est donné dès le moment où elle conçoit son enfant.
Il est nécessaire que la femme française d’aujourd’hui réapprenne à ne plus dépendre d’un patron ou
d’horaires imposés. Elle doit, avec son conjoint, retrouver le goût et la liberté de pouvoir s’organiser, et mener à bien l’aventure de la famille qu’elle a choisie, dont elle a souvent rêvé et dans laquelle elle s’est lancée. Vous allez me dire : « mais elles n’ont pas le choix ». Ou bien alors : « on ne peut rien y changer, c’est trop tard ».
Je laisse ces questions en suspens. N’y répondons pas trop vite, ni de manière trop générale ou simpliste. Faisons en sorte que tout soit mis en place pour rendre possible ce choix . Écoutons ceux qui se posent ces questions. Une piste pour permettre ce choix est peut-être de lutter pour que le travail « invisible » de la femme au foyer soit reconnu et valorisé. Elle sera de nouveau respectée.
On ne veut plus l’entendre ; ALORS, il faut le redire. Notre association des « Femmes actives au foyer » avec toutes ses adhérentes à travers la France, est là pour témoigner. Elle est la voix des 3 millions de femmes systématiquement ignorées quand vient l’heure de prendre des décisions politiques, économiques et sociales.
Marie-Christine Rousselin
Présidente de FAEF-UN (France)
FEMMES ACTIVES ET FOYER – UNION NATIONALE (Loi de 1901 – J.O. du 3 mars 2001)
59 rue Berthier 78000 VERSAILLES
Courriel :faef.un@gmail.com
Oui, entièrement d’accord. Femme au foyer 8 ans par choix, pour donner du temps et des bases solides à mes 4 enfants, je le revendique. Et je revendique aussi que ce choix s’est fait au prix de sacrifices financiers et professionnels importants.
Pendant tout ce temps, je n’ai pas eu besoin de 4 places en crèche (subventionnées par les collectivités locales), 4 allocations familiales de garde de jeunes enfants à domicile (payées par les allocations familiales), de repas de cantine (à nouveau payées par la commune en primaire, puis par le département en secondaire).
Enfants moins malades que beaucoup, moins absents que beaucoup en classe, plus détendus, plus ouverts à leur environnement et plus attentifs aux autres.
Ils ont eu le temps d’être « maternés » lorsqu’ils étaient fatigués, aidés pour leur travail du soir, nourris de repas équilibrés. Ont eu le temps d’apprendre ce qu’on apprend pas à l’école: cuisine, couture, bricolage, jeux de société, jardinage et plantations; visites de musées et d’expositions, visite des parcs et jardins de Paris. Beaucoup de choses qui font que , maintenant adultes, ils se souviennent avec nostalgie de très bons moments.
Devant travailler à nouveau aujourd’hui par raison, mais plaisir néanmoins, je m’aperçois que ces années de vrai bonheur m’ont pénalisée: une retraite quasiment inexistante, une « carrière » décalée qui me fait postuler à des postes « plan-plan » (un trou de 8 ans dans un CV, malgré tout, çà pénalise !) et tout juste rémunérateur. Une presque totale dépendance aux revenus d’un conjoint: pourvu que çà dure ! et pourtant…
Une vraie reconnaissance de cet état de bon nombre d’entre nous me semble un juste retour de la société pour la reconnaissance de ce « travail social » qu’est l’éducation des enfants, et auquel je tiens.