« Il est interdit d’interdire »
Cette phrase écrite sur le mur de la cour intérieure de La Sorbonne au moment de la révolte étudiante de Mai 1968 m’a interloqué.
Sur le moment je l’ai pris au premier degré, comme la plupart, avec l’évolution de notre société qui en a suivi.
Elle a hanté ma réflexion politique depuis les années 1980 car cette phrase détient la clé qu’il faudrait tourner dans le bon sens.
La société française est bloquée et la révolte des gilets jaunes y trouve probablement une de ses raisons.
Il faudrait changer complètement dans la façon de faire de la politique.
Les textes de loi sont des obligations remplies d’interdits alors qu’il faudrait plutôt favoriser le volontariat, la responsabilité personnelle, l’altruisme.
L’âge légal de la retraite en est un exemple frappant. Il est évident qu’il faut le reculer au moins à 65 ans, comme avant la décision démagogique catastrophique de François Mitterrand, et probablement plus pour des raisons démographiques et économiques car la longévité en bonne santé a augmenté depuis longtemps.
Il est tout aussi évident que la pénibilité au travail est très variable et difficile à évaluer.
Plutôt que de légiférer de façon autoritaire il faudrait commencer par donner envie de travailler le plus longtemps possible en permettant à ceux qui veulent travailler au delà de l’âge légal de reculer leur retraite en la bonifiant au prorata des années supplémentaires.
La possibilité de choisir un cumul emploi-retraite est déjà une avancée mais il est tout à fait injuste d’obliger de figer cette retraite en demandant en plus de continuer à cotiser à fond perdu. Il faudrait plutôt donner le choix entre continuer à travailler sans retraite avec une cotisation qui permettrait de bonifier la retraite définitive, ou de continuer à travailler avec retraite sans cotiser.
Il faudrait aussi savoir utiliser l’expérience des plus anciens dans tous les métiers, en particulier les plus pénibles, pour enseigner les plus jeunes, faire des missions de prévention, d’accueil et pourquoi pas d’administration, en priorité par rapport aux plus jeunes.
Il faudrait également rétablir l’injustice qui est faite aux femmes qui ont consacré tout ou partie de leur vie à leurs enfants.
La prise en charge de la dépendance est le deuxième sujet majeur où tout ne doit pas reporté sur les maisons de retraite médicalisées mais plutôt sur la famille, en favorisant le regroupement familial et en considérant la famille comme une entreprise, avec une déduction fiscale de la totalité des dépenses liées à la prise en charge des personnes âgées.
Le troisième sujet est la fiscalité personnelle, car l’ISF et l’impôt sur la succession sont des injustices flagrantes ne satisfaisant que la jalousie et l’utopie collectiviste. Les vrais riches y échapperont toujours en fuyant à l’étranger ou en se cachant derrière des fondations bidons. Les plus modestes verront le travail de leur vie spolié et l’avenir de leurs enfants compromis. Il serait plus simple de taxer simplement la consommation et d’avoir un impôt sur le revenu progressif pour tout le monde qui ne dépasse pas les 30%, en poussant ceux qui le peuvent à dépenser pour alimenter l’activité générale, notamment en permettant de déduire la totalité des dons faits à des associations d’intérêt général à condition qu’elles soient vraiment contrôlées par l’État et en valorisant les donateurs les plus importants pour les remercier, et que les subventions d’État soient supprimées.
Le quatrième sujet majeur est la communication entre le gouvernement et le peuple qui devrait passer par une véritable représentation syndicale. Pour cela il faudrait supprimer complètement les subventions et rendre obligatoire, ou fortement recommandée, l’appartenance à un syndicat avec une cotisation déductible pendant la période d’activité et une gestion des intérêts des syndiqués au delà de l’âge de la retraite. Cela voudrait dire aussi une modification des statuts syndicaux en limitant les mandats dans le temps comme pour les élus pour éviter les écueils de la personnalisation de la gouvernance.
Tous les sujets majeurs de notre société mériteraient d’être traités ainsi pour valoriser l’initiative et la responsabilité individuelle au bénéfice de l’intérêt général.
Il faut donner envie aux français de travailler pour eux mêmes mais aussi pour les autres.
Il faut donner envie aux privilégiés de dépenser pour eux mêmes mais aussi pour les autres, de laisser une trace pour leur ville, leur village, leur clocher, un musée, un théâtre, un hôpital, un stade, une association ….
Certains me répondront que cela existe déjà, Je leur dirai que comme trop souvent Ce n’est pas suffisant.
Il faut aller jusqu’au bout des bonnes idées pour qu’elles soient réellement efficaces.
C’est une véritable révolution des mentalités. Elle est simple à réaliser. Il faut simplement le vouloir.
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