Dr Thierry BINOCHE – Médecin anesthésiste-réanimateur – Ancien Praticien hospitalier à l’Hôpital Bichat (Paris)
Certains discours tenus à propos du traitement du Coronavirus deviennent insupportables.
Mme BUZIN a déclaré qu’elle ne pourrait supporter qu’un seul malade meure de la toxicité de l’hydroxychloroquine qu’elle aurait autorisée ! Propos tenus en « temps de guerre » d’après notre président !
Rappelons que depuis son autorisation d’AMM en vente libre sans ordonnance (en 2002) l’Ibuprofène 200 mg a causé officiellement 337 complications graves dont 32 mortelles bien documentées – et ceci « en temps de paix » – sans empêcher de dormir Mme BUZIN. Or, alors que la prise précoce d’Ibuprofène est un élément probablement important de gravité de l’infection par Coronavirus, en particulier chez le sujet jeune, les précautions du ministère se sont limitées à mettre l’Ibuprofène 200 mg « derrière le comptoir » sans pour autant exiger d’ordonnance et à diffuser quelques messages de prudence vite oubliés.
Seul l’Ibuprofène 400mg n’est délivré que sur ordonnance.
Mais les décisions ministérielles doivent d’après Madame BUZIN obligatoirement s’appuyer, même en « temps de guerre » sur des études cliniques contrôles répondant strictement aux critères scientifiques. Or il n’existe pas d’étude randomisée en double aveugle démontrant que 2 comprimés à 200 mg sont aussi dangereux qu’un comprimé à 400 mg, ce qui parait justifier la permanence de cette aberration .
La règlementation de la prescription médicale, l’encadrement des pratiques de soin et la protocolisation des comportements diagnostiques et thérapeutiques ont atteint leur niveau limite de ridicule.
Les médecins qui les soutiennent et abandonnent leur liberté de décision doivent se demander quelle est la part dans leur position de l’acceptation rationnelle d’une «compétence supérieure» des autorités et celle, inconsciente, du soulagement lié au renoncement à la responsabilité.
Rappelons qu un essai randomisé en double aveugle consiste à tirer au sort les malades auxquels on administre un placebo au lieu d un traitement dont on espère qu il peut le traiter.
L hydroxychloroquine a soigné beaucoup plus de gens qu il n en a affecté négativement